Présentation, objectif et poursuite d’étude

  Le lycée propose la poursuite de l’étude du latin ainsi que l’option grec grand débutant à partir de la seconde. Cette matière ne nécessite pas d’avoir préalablement étudié le latin. Le latin et le grec ancien sont des disciplines ouvertes qui participent à la formation d’une culture solide, quel que soit le projet d’orientation de l’élève. Les scientifiques et les économistes y trouveront un appoint littéraire rigoureux tandis que les littéraires approfondiront leurs connaissances en entretenant un nécessaire contact avec ces cultures qui fondent notre civilisation. Le latin et le grec, que l’on désigne par le terme éloquent d’humanités, permettent à l’élève de prendre sur des informations contemporaines souvent confuses un recul historique salutaire : il est bien rare qu’un phénomène naisse dans la spontanéité de l’instant, et bien des événements font surgir d’anciennes problématiques. Si la mission de l’école est de former les hommes, les humanités le permettent en rendant l’élève sensible à la permanence des problématiques passées. L’objectif de cet enseignement n’est pas de former des spécialistes ni des linguistes avertis, mais des personnes autonomes et raisonnablement cultivées. Voici donc quelques arguments pour permettre à chacun de se déterminer :

  • Les programmes de langue ancienne coïncident avec les objectifs pédagogiques du programme de français, en particulier l’identification des genres et des registres littéraires, qui est un des fondements du programme de seconde.
  • Il en va de même pour le programme d’histoire en seconde, qui s’intéresse à la démocratie grecque et à la république romaine, et, dans la même perspective, pour l’éducation civique, juridique et sociale.
  • L’apprentissage de la langue, nécessaire à la compréhension des textes, permet de réviser et de consolider des notions grammaticales françaises souvent mal assimilées. L’étude d’une langue ancienne, contrairement à l’opinion courante, est un moyen de combler ses lacunes. Il faut ici tordre le cou aux accusations d’élitisme, aujourd’hui bien dépassées…
  • L’étude du vocabulaire donne à l’élève un accès au raisonnement étymologique, indispensable pour comprendre la plupart des sujets qui lui sont posés dans presque toutes les matières. Et comprendre les mots c’est penser par soi-même. Savoir définir est la base de tout raisonnement. 95 % de notre vocabulaire vient du grec et du latin… Le vocabulaire de l’analyse littéraire, bien sûr, et Dieu sait qu’il est important de le comprendre pour réussir en français, mais aussi le vocabulaire courant des textes littéraires classiques, souvent flou pour nombre de lycéens, mais aussi le vocabulaire scientifique, que ce soit en SVT, en physique, en chimie et en mathématiques… La liste est longue, et loin d’être exhaustive.
  • L’exercice de la traduction est un des meilleurs pour apprendre à écrire un français correct et cohérent.
  • La pratique de l’explication de texte se poursuit dans le cours de langue ancienne et prolonge ainsi les cours de français et de langues vivantes.
  • L’apprentissage de la mythologie fournit des bases à la réflexion de chacun sur le monde, et l’essentiel de la littérature et des arts a puisé et puise encore en elle des thèmes d’inspiration.
  • La philosophie, qui n’est abordée comme matière qu’en terminale, hérite l’essentiel de ses concepts du monde gréco-romain. Passons sur la longue liste des philosophes grecs…
  • Enfin, concernant l’orientation des élèves après le lycée, rappelons que la connaissance des humanités demeure indispensable pour quiconque souhaite faire des études de lettres ou de sciences humaines, que les professions médicales en appellent à une terminologie principalement d’origine grecque et que l’enseignement du droit est issu directement du droit romain. Là encore, on pourrait ne pas s’arrêter là…

La pratique des langues anciennes au lycée s’inscrit donc dans une logique ouverte de formation de l’esprit et d’acquisition d’une culture efficace et utile, quelle que soit l’orientation envisagée par l’élève.   Organisation de la filière et résultats au diplôme   Le grec ou le latin sont des options facultatives.   On peut choisir l’une ou l’autre ou les deux.   Chaque option conduit à une épreuve facultative du baccalauréat. Cette épreuve est une épreuve orale (l’épreuve écrite existe aussi, le professeur et l’élève discutent de son opportunité en fonction de l’intérêt de l’élève).   L’épreuve facultative de grec ou de latin du baccalauréat est affectée d’un coefficient 3 pour les points au dessus de la moyenne. Cela signifie que l’option ne peut que rapporter des points. Un élève qui obtient un 16 sur vingt gagne 18 points pour le calcul de sa moyenne générale. Pour information, depuis que ces options sont proposées, la moyenne des résultats obtenus par les élèves se situe à 16… 90% des élèves qui ont eu des mentions avaient une langue ancienne ou deux comme option facultative. Beaucoup d’entre eux ont obtenu une mention grâce aux points gagnés en grec ou en latin. Certains autres ont évité le rattrapage ou ont obtenu leur diplôme grâce à elles. Aucune autre option ne rapporte autant de points au lycée.   Le grec ou le latin représentent chacun 2 heures hebdomadaires dans l’emploi du temps de la semaine. Le professeur s’engage à harmoniser le travail à la maison avec les élèves. La plupart du travail demandé est commencé pendant les heures de cours, avec le professeur qui guide et conseille individuellement ses élèves.   L’esprit de ces options n’est pas la contrainte : on ne s’engage pas pour trois ans. Tout se fait en concertation avec le professeur, dont le seul souci est l’intérêt de l’élève et son épanouissement intellectuel et moral.   Le seul critère requis est la curiosité et la motivation. Les langues anciennes ne sont pas seulement destinées aux élèves excellents mais aux élèves sérieux et aimant l’étude. Le professeur a la possibilité de veiller à chaque élève en particulier, il peut donc intervenir efficacement pour combler d’éventuelles lacunes linguistiques et culturelles.